La 550 Maranello de Pininfarina est un chef-d'œuvre qui allie finesse, élégance et sportivité, émanant une classe indéniable. Malgré sa largeur et la présence d'une prise d'air suggestive sur son capot en aluminium, cette Ferrari ne cherche pas à jouer la surenchère. Surnommée le "Squale" (requin en italien), on comprend pourquoi en observant de plus près. Son profil majestueux, avec un capot interminable et des prises d'air placées après les roues avant évoquant des branchies, contribue à ce surnom. Bien qu'elle attire inévitablement l'attention, la 550 Maranello en gris sait aussi se montrer discrète. Cela n'empêche pas les passants de capturer ce moment en prenant une photo, ou même plusieurs, immortalisant ainsi cette rencontre. Et ils auraient eu tort de ne pas le faire.

Le V12 de la Maranello est associé à une boîte manuelle à 6 vitesses située à l'arrière, assurant ainsi une répartition optimale des masses. Elle demande un certain temps d'adaptation pour ceux qui ne sont pas familiarisés. L'embrayage est ferme, et les rapports peuvent être un peu difficiles, surtout avant que l'huile ne soit bien chaude. La sonorité est caractéristique d'un V12, bien que moins impressionnante que certains autres moteurs V8 italiens au son plus marqué. Cela a incité de nombreux propriétaires à libérer davantage le rugissement du V12 en installant des échappements en inox plus performants, afin d'accentuer le plaisir de conduite. Une fois bien chauffé, il est temps de découvrir les performances de ce V12, et la gamme sonore de ce pur-sang ne déçoit pas, surtout une fois les 4500 tours/min dépassés. Mamma miaaaa ! Le couple, puissant et constant, permet une conduite polyvalente, et chaque rétrogradage vous colle littéralement au siège. Il ne faut que 4.4 secondes pour atteindre 100 km/h, et le kilomètre départ-arrêté est parcouru en moins de 23 secondes. Le V12 de 5474 cm³ a remporté deux années consécutives, en 2000 et 2001, le prix du meilleur moteur dans la catégorie "supérieur à 4 litres" de l'International Engine of the Year. Un élément crucial pour une sportive de ce poids, le système de freinage ne suscite aucune critique notable grâce aux disques ventilés de 300 mm à l'avant et de 310 mm à l'arrière.

Le design des feux arrière rappelle la 456 GT, bien que l'arrière ait subi quelques modifications, notamment au niveau du coffre, pour une meilleure aérodynamique. La 550 Maranello partage non seulement ce point commun avec la 456 GT, mais elle bénéficie également du même V12, toujours positionné à lavant. La position de conduite est excellente, et les sièges offrent un maintien exceptionnel, rendant ainsi un long trajet parfaitement confortable tout en étant adaptés à une conduite plus sportive. Un véritable "2 en 1". Avec seulement deux places, l'espace derrière les sièges permet de stocker quelques affaires. N'hésitez pas à utiliser les sangles prévues à cet effet pour accueillir la valise en cuir optionnelle. C'est une façon de profiter de la vue que l'intérieur ne permet pas d'apprécier pleinement. Accompagné, suivez cette diva italienne, et la belle remplace instantanément la bête. Admirez ses formes, en particulier son arrière si évocateur. Ne rougissez pas, n'ayez pas honte, car elle aime être admirée et ne le cache aucunement. Rouler dans cette 550 Maranello offre quelque chose d'unique. Nous entrons clairement dans un autre monde, un monde qui, avouons-le, nous semblait jusqu'alors interdit.